« Il y régnait un tel silence qu’un fruit mûr qui tombait dans le parc appelait les visages aux fenêtres… Et personne ne semblait avoir de soupçon »

Ygraine – Maurice Maeterlinck

Théâtre et Musique – 2007

« La Mort de Tintagiles est une pièce écrite à l’origine pour des marionnettes. Ce postulat énoncé par Maeterlinck lui-même m’a transmis une image forte d’acteurs tirés par des fils, ou manipulés par une autre force qu’eux-mêmes. Mais comment rendre cela visible ? Les personnages de La Mort de Tintagiles sont des marionnettes qui ont été écrasées, désarticulées, sur le sol par la lumière, sous l’ombre de la Reine. Mais parfois des fils semblent encore y être accrochés, retenus par les doigts de la Reine. La pesanteur accompagne l’émotion : enfermée dans la « poupée », elle provoque la tension.

J’ai vu dans le mot du « seuil », souvent répété, dans la pièce comme dans toute l’œuvre de Maeterlinck, une seconde piste. Il fallait rendre ce « seuil », ce passage d’un endroit à un autre, important, visible, et difficile à franchir. Imaginons celui d’une porte suspendu dans les airs : les personnages sont contraints de voler pour le dépasser. Le texte d’Heinrich Von Kleist, Sur le théâtre de marionnette, parle de cette pesanteur, qui ne peut être contrée par l’homme, mais seulement par la marionnette. Ainsi, si l’on considère que les acteurs sont des marionnettes dont les fils ont été coupés, il n’est plus impossible, même si cela reste difficile, de franchir le seuil. Reste encore à trouver un moyen. » Kim Aubert

L’équipe 

Mise en scène : Kim Aubert

Interprétation : Benjamin Candotti-Besson, Muriel Lefebvre, Corentin Colluste, Jérôme Cuvelier, Michaël Brothier, Jules Sagot, Améli Ramasco.